"La vie est un long champ à cultiver. Voyager, c'est y semer la diversité de la Terre. Voyager, c'est l'embellir des couleurs du monde." (L. Lesven)

mercredi 23 mai 2012

Ma'a tahiti



Ia ora na! Nous avons fait une petite escapade de trois jours sur Tahiti car nous avons été invités par la famille de Manava au Ma'a tahiti, le repas traditionnel au four tahitien. C'était un grand moment de partage et un bain culturel dans la cuisine traditionnelle tahitienne.Je vais laisser Xav vous raconter tout en détails car il a participé activement aux trois jours de préparatifs. Nous en avons aussi profité pour faire une nouvelle petite rando avec Robert et Tetuanui, les grands-parents de Manava, toujours autant de plaisir à marcher avec eux dans cette nature luxuriante! Voici quelques photos:
Départ de la rando aux deux cascades
La forêt tropicale

Tetuanui dans la forêt de bambou
La cascade se dessine entre la végétation



















 Une bise particulière de Manava à sa tata Babeth en ce 23 mai... Nana  Marianne

Iaorana, radio Xav...
La matinée de notre départ sur Tahiti a bien commencé: le ferry ne partait qu'à 10h45 donc une session de surf matinale s'imposait. Il y a en plus le catamaran d'un ami canadien en face de la passe, j'ai surfé avec lui la veille, c'était très sympa. Par contre j'ai pris ce jour-là ma planche dans le visage en négociant un passage sous une grosse mousse, heureusement  mon nez a fait amortisseur. Je suis donc à 6h30 sur le spot, les dauphins sont une fois de plus au rendez-vous et ce sera une de mes plus belles session glassy. Je  retente un tube et je reteste le bouton essorage de la machine à laver. Le copain qui remonte me dit:"avec un peu plus de vitesse c'est bon, il faut pomper un coup ou deux avec la planche juste après le take off" bon pas facile quand même, il va falloir de l'entraînement.
Ensuite départ sur Tahiti: retrouvailles avec nos anges gardiens Thierry, Nelly puis Michèle et Pierre: repas, goûter, Papa et Maman font connaissance, encore un grand moment de convivialité.
Nous partons sur Faaone en fin d'après midi et là, Ismaël m'annonce la triste nouvelle: je n'ai pas pu tuer le cochon, ils m'ont attendu...trop tard! On rigole bien, et c'est parti pour la préparation du four tahitien avec Ismaël et François (un des frères de Jenny). Choix des plus belles feuilles  de bananiers (lisses): une session de coupe-coupe commence et au passage on se régale de bananes cueillies fraîchement. On alterne avec des petites pauses puis la séance râpage commence: taro, manioc, et coco que l'on approche d'une râpe qui tourne à grande vitesse. François me montre en me précisant avec un grand rire:"attention aux doigts, râpe locale!". On place toute la pulpe de taro et de manioc  dans différents plats pour préparer le poé (une sorte de pâte de fruit molle au lait de coco). Puis on fabrique le lait de coco en pressant dans un torchon la pulpe du coco et on prépare aussi le pain coco avec de la pulpe bien blanche.
François, fin pédagogue pour le râpage du coco
Tout le monde au travail!
Même les vahinés



































Manava se régale de pulpe de coco
Florina montre à Rose-Marie les différents poe (banane, potiron et taro) et le taota (du manioc rapé au lait de coco)



























François père me montre le poisson qui vient des Tuamotu (il a été péché au fusil harpon, ça ressemble à un denti) et François fils m'explique la technique de pêche et me donne un obus fabrication locale. Cela permet de tendre plus facilement les sandows (il a fait de la compétition de chasse sous-marine et connaît bien tous les coins: par contre il faut descendre à 20 m ( Sasa, Cloco, Arnaud, Sydney entraînement obligatoire pour dans 2 ans!) et il pêche des gros poissons (thon à dents de chien, espadon, gros perroquets) et parfois un requin vient dire bonjour! On  entoure donc "Céline Dion" dans une feuille de banane et tout le monde éclate de rire: le nom du poisson et le Lutjan rouge.


Manava admire le lutjan avec François et Tevaite, ses autres grand-parents tahitiens
Obus, fabrication locale pour armer d'une seule main


Ensuite découpe du cochon, Manava n'est pas impressionné et attrape même l'oreille, il veut vraiment aussi participer.
la tradition ancrée dans les gènes?
Arinui surveille le feu





On allume le feu dans le four creusé à même le sol  (50 cm) et on place dessus les pierres volcaniques.











 Puis quand les pierres sont affaissées, on les tasse avec une barre en métal et on place tous les plats avec les morceaux du cochon. Le lendemain matin, ouverture du four:
On enlève d'abord les feuilles de bananiers



Miam, miam, que d'odeurs alléchantes

     Tous ces plats sont ensuite disposés sous un chapiteau tout décoré de magnifiques fleurs.


 On fait d'abord manger les enfants qui prennent un petit morceau de chaque plat (cela fait une assiette bien remplie) puis quand ils ont fini de manger, c'est au tour des grands, et on se ressert même plusieurs fois tellement c'est bon!


Le cochon grillé trempé dans le lait de coco: un délice! ça me rappelle les festins de nos ancêtres les Celtes avec les banquets d'Astérix et Obélix où le sanglier est à l'honneur. Le poisson est tout aussi délicieux, le pain coco et le poé terriblement parfumés, on se régale et le rire est toujours à l'honneur, les journées de préparation ont été récompensées.
Manava avec son frère et trois de ses cousins


Jean-René a beaucoup de succès avec ses histoires de Fort Boyard
Rose-Marie et Vairua, une cousine de Manava


Nous remercions toute la famille avec beaucoup d'émotion et nous passons voir Robert et Tetuani et Carlotta (une des nombreuses tatas tahitiennes de Manava) avant de repartir sur Moorea: un véritable panier garni de fruits et de légumes de toutes sortes nous attend.
Tetuanui nous fait visiter son fa'apu
Jean-René au jardin d'Eden...

 Robert m'a même mis de côté un bois à sculpter (je commence à le poncer) et Tetuani nous offre un pilon taillé en pierre.Toujours autant de sourires.Retour tranquille sur Moorea avec l'Arémiti 5 et nous voilà revenus sur notre île.
couteau tahitien, couteau suisse
La plage à deux, c'est encore mieux!
Notre petite routine recommence: je vais voir les vagues pour une session matinale, mais là, c'est vraiment trop impressionnant: vent offshore, vague tubulaire de 2 à 3 m avec le souffle, un seul Tahitien à l'eau. Je  regarde les séries arriver, l'épaule d'une vague arrive jusque dans la passe. Le surfeur choisit ses vagues et fonce sur une belle et me semble tout petit sur la vague: ouh là là...là c'est de la piste noire! donc retour pour moi, petit café et mission URU avec Ismaël: le URU est le fruit de l'arbre à pain. Ismaël en récupère 3 gros en bord de route chez un Tahitien qui lui propose:"prends tout ce que tu veux", la générosité est toujours à l'honneur. Ensuite il prépare un grand feu, dispose dessus les uru puis lorsque l'extérieur est calciné (2h environ), il fabrique un outil pour le sortir du feu. On les épluche et on place la chair  dans des feuilles de Purau. Ensuite Jenny nous cuisine le  fameux: "uru punu pua toro": de la viande de boeuf mijoté dans de la sauce tomate avec des oignons et la chair du uru, c'est délicieux comme d'habitude!!! 
Ismaël vient de mettre les uru directement dans le feu

















2h plus tard, JR sort les uru avec une pince locale

Xavier les épluche



Voilà, prêt à être dégusté!

Un lever de soleil pour finir. Nana, Xav

1 commentaire:

  1. génial, on s'y croirait!!! merci pour ce partage de couleurs et d'émotions! et un gros bisou à Mana de la part de sa tatie Babeth:)

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